Les étudiants et alternants, deux catégories de jeunes souvent en formation, rencontrent aujourd’hui des défis de plus en plus lourds à surmonter. Entre les exigences académiques, professionnelles et financières, ils sont nombreux à souffrir, que ce soit mentalement, physiquement ou socialement. Dans ce contexte, comprendre leur quotidien est essentiel pour agir et les soutenir efficacement.
1. Les pressions académiques et professionnelles
Pour les étudiants, l’université ou les grandes écoles imposent souvent un rythme soutenu, avec une multitude de projets, d’examens et de cours à préparer. La compétition est rude, d’autant plus que la majorité d’entre eux visent à obtenir des stages ou des emplois bien avant la fin de leurs études. Cette quête permanente d’excellence, ajoutée aux exigences scolaires, génère une pression psychologique intense.
Pour les alternants, l’équilibre entre études et travail est un véritable casse-tête. Ils doivent jongler entre des cours parfois très théoriques et un poste en entreprise qui demande de la rigueur et de la productivité. Les semaines sont denses et la fatigue s'accumule. Souvent, les attentes de l’employeur peuvent être démesurées, l’alternant étant parfois perçu comme un employé à temps plein, tout en devant suivre ses études.
2. La précarité financière, un poids constant
Un autre aspect préoccupant est la précarité économique qui affecte une grande partie des étudiants et alternants. En France, de nombreux jeunes peinent à joindre les deux bouts. Selon l’Observatoire de la Vie Étudiante, près d’un étudiant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté.
Cette situation entraîne un stress chronique : payer le loyer, les frais de scolarité, acheter des fournitures, se nourrir… Certains doivent enchaîner des petits boulots pour compléter leurs revenus, ce qui réduit considérablement leur temps de repos ou d’études. Les alternants, bien que rémunérés, sont parfois mal payés, surtout s’ils doivent vivre dans de grandes villes comme Paris, où le coût de la vie est élevé.
3. Le poids de la santé mentale
Sous cette accumulation de stress, la santé mentale des étudiants et alternants se détériore. Burnout, anxiété, dépression sont des phénomènes en hausse chez les jeunes. La pandémie de Covid-19 a exacerbé cette situation en isolant de nombreux étudiants et en bouleversant les rythmes académiques et professionnels.
L’isolement social, les problèmes financiers, et les exigences multiples conduisent de plus en plus d’étudiants à consulter des professionnels de la santé mentale. Cependant, les services de santé universitaires, bien que présents, sont souvent débordés et les temps d’attente pour un rendez-vous peuvent être longs. Certains jeunes n'ont même pas les moyens de consulter un psychologue en dehors des structures universitaires.
4. Quelles solutions pour alléger ces souffrances ?
Il est essentiel de mettre en place des dispositifs de soutien à la fois psychologiques, financiers et académiques pour ces jeunes. L’accès à des consultations psychologiques gratuites ou à moindre coût devrait être facilité dans tous les établissements scolaires et universitaires.
Par ailleurs, la question de la rémunération des alternants mérite d’être revue, afin de mieux adapter leur salaire aux réalités économiques des grandes villes. De même, les aides financières comme les bourses étudiantes doivent être revalorisées pour que chaque étudiant puisse se consacrer pleinement à ses études, sans avoir à cumuler plusieurs emplois.
Enfin, une réflexion doit être menée sur la flexibilisation des parcours académiques et professionnels. Permettre aux alternants d’adapter leur emploi du temps en fonction de leurs besoins ou de bénéficier d’aménagements spécifiques pourrait réduire la pression.
Conclusion
Les étudiants et alternants souffrent aujourd’hui d’un cumul de pressions qui affecte gravement leur bien-être. Pour prévenir une crise encore plus grande dans les années à venir, il est primordial que les pouvoirs publics, les entreprises, et les établissements d’enseignement travaillent main dans la main pour créer des conditions de vie et de travail plus adaptées à la réalité des jeunes.